Petite plongée dans la garde-robe de Cracotte.
La demoiselle adore les robes et il est difficile de lui faire porter autre chose. Les premières pièces que j’ai cousues pour elle au début de l’automne sont donc deux robes, réalisées à partir d’un patron Burda. Il s’agit du modèle n°138 de l’édition de novembre 2013. La première est en chambray imprimé, la deuxième en tissu mélangé moutarde.
L’imprimé du chambray peut surprendre. Des insectes, c’est un peu particulier. Personnellement j’adore, je trouve ce motif très fin. Il me rappelle les planches entomologiques qui me fascinaient quand j’étais petite (j’adorais les herbiers aussi). Cette robe a été rebaptisée « la robe bébête ».
Je n’ai rien de particulier à dire quant à la confection. Le modèle est très simple à réaliser. En une grosse soirée (par robe), l’affaire était bouclée.
Pour la finition de l’encolure, j’ai procédé différemment selon les modèles. J’ai réalisé un biais d’encolure pour la robe bleue et j’ai préféré coudre une enforme dans une chute de coton imprimé pour la robe moutarde.
Quand Cracotte a découvert sa nouvelle robe, elle a commencé par pousser un cri de joie : » Wahou, elle est trop belle ! » Je me dis cool, elle apprécie, mission accomplie. Je lui demande alors si elle veut bien l’essayer pour voir ce que ça donne sur elle. Et là, le couperet tombe : « Non… elle est moche ! » Le tout sur un laps de temps de 30 secondes à peu près. Elle me tourne le dos et retourne à ses occupations, en pyjama Princesses Disney.
OK… Ingrate et lunatique. Un enfant de 4 ans, ça vous vend du rêve à la pelle. Je n’insiste pas, inutile à ce stade (je vais la braquer encore plus), mais je ne m’avoue pas vaincue pour autant. Un peu plus tard dans la journée, à un moment où elle pense à autre chose, je propose à nouveau à la donzelle d’essayer sa robe « qui est quand même très très jolie »… « Nooooooon !!! Je l’aime pas elle est pas belle ! »
Cœur qui saigne, envie d’infanticide.

Ne vous fiez pas à cette petite bouille d’amour, la créature est redoutable ♥
J’essaie la culpabilisation, arguant qu’elle a « quand même beaucoup de chance d’avoir une gentille maman qui lui coud des pièces uniques et qu’il y a plein de petites filles qui aimeraient bien avoir une belle robe comme ça et qu’il y en a même plein d’autres qui n’ont même pas de vêtements à se mettre sur le dos » (je sais c’est limite, j’en suis pas super fière, ne me jugez pas, quand je suis frustrée, je dis n’importe quoi).
Efficacité : 0 %
L’animal reste de marbre.
J’essaie ensuite le désintéressement, genre « ma foi si ta MAGNIFIQUE robe cousue main ne te plait pas, je n’en ai cure, comme si ça allait me tracasser, franchement ! Ahahaha, ton ingratitude je m’en cogne (je n’ai pas tout à fait dit ça comme ça mais c’était l’idée), le venin du serpent coule sur la carapace de mon indifférence. Ta jolie robe, je la garderai pour Doubitchou (je fonde beaucoup d’espoirs sur ce second enfant, à tort probablement, je pense que niveau caractère, elle est pire). Ou alors je la proposerai à une autre petite fille un peu plus sympathique que toi qui sera sûrement très contente, elle ! » (pas terrible non plus, mais bon, au stade où j’en suis…).
Efficacité : 25 %
On commence à effleurer un point sensible (si maman s’en fiche, c’est beaucoup moins drôle… comment ça une autre petite fille ?…), mais effleurer seulement. La bête est coriace.
Et là, éclair de génie : » C’est dommage, une jolie robe qui tourne… »
« Ah bon… elle tourne ? »
Efficacité : 100 %
Il suffisait donc de ça, me remettre dans la peau de la petite fille de 4 ans que j’étais il y a presque 30 ans. Celle qui regardait La Petite Sirène en boucle (♫ Comme j’aimeraiiiiis, si je pouvaiiiiiis, partir làààààà-baaaaaaaaaaas ♬… les puristes savent) et qui rêvait de recevoir la Barbie ultra chevelure. À cet âge, y’a-t-il quelque chose de plus kiffant qu’une robe qui tourne ?
Et voilà, robe essayée, adoptée, adorée. Et tourne, tourne, tourne… Il suffisait de ça, un brin de manipulation.
Du coup j’ai pu me lancer dans une deuxième version de la robe qui tourne, cousue dans un très beau tissu uni moutarde. Cette fois-ci, je l’ai pendue sur un cintre, l’ai laissée bien en vue dans le salon, et je n’ai rien dit. Quand Cracotte a découvert la robe et m’a demandé si elle était pour elle, j’ai pris un air indifférent et lui ai répondu « mmmmoui… peut-être… si vraiment tu veux je peux faire un effort ».
Effet garanti !
Sur ce bon conseil d’éducation positive (la grosse blague), je vous laisse. J’ai quelques projets couture et DIY sur le feu, Saint-Nicolas et Noël obligent. Et il se pourrait bien qu’un petit concours se prépare sur mon Instagram… A suivre 🙂
Bisous à tous et toutes
Elles sont très jolies ! Le choix de tissus me plaît énormément 🙂
Merci 🙂
C’est malin, mes 3 filles veulent la même avec les insectes!! ><
Désolée 🙂
HHHHHHHAAAAAAAAAAAAAAA je compatis ! J’ai eu la même avec la robe Mel de La Maison Victor en sweat que j’ai mis plusieurs heures à réaliser (pas encore publiée sur le blog et pour cause oOH Enfer et Damnation !) Mistinguette accourt à chaque robe cousue pour sa sœur en me demandant si c’est pour elle et là lorsque enfin je lui en couds une elle l’ignore la trouve moche et ne veut ni l’essayer ni la mettre et ceci malgré plusieurs tentatives sur plusieurs jours (si c’est pas semaine) Et en plus elle est trop grande RRRRHHHHAAA !
Je vois que l’on a toutes les mêmes techniques !!… Et qu’elles fonctionnent aussi mal !