Chemise Elsa et veste vintage

Aujourd’hui je vais vous présenter deux pièces, une cousue main et une autre achetée en friperie. C’est l’occasion de faire une petite place ici à une autre de mes passions, le vintage.

Chemise Elsa La Maison Victor en broderie anglaise vintage et veste rouge 80's par Laissons Lucie Faire

La chemise est le modèle Elsa La Maison Victor (n°5 septembre-octobre 2016). J’en avais déjà fait une première version en double gaze à pois dorés que j’aime beaucoup. Pour cette pièce, j’ai utilisé un tissu vintage, une broderie anglaise à petits motifs du début des années 80. Il s’agit d’un « héritage » familial (si jamais y’a un lingot d’or qui traîne quelque part, ou un Monet planqué dans le grenier, je suis preneuse aussi).

Chemise Elsa La Maison Victor en broderie anglaise vintage par Laissons Lucie Faire
Chemise Elsa La Maison Victor en broderie anglaise vintage par Laissons Lucie Faire
Chemise Elsa La Maison Victor en broderie anglaise vintage par Laissons Lucie Faire

Le motif est tout fin, un peu enfantin, je dirais même « gentillet », mais j’adore ces petites fleurs colorées. Un peu de douceur, ça ne peut pas faire de mal. Il m’en reste un grand coupon, d’où probablement une petite robe pour les filles l’été prochain. On se projette, on se projette…

Les petits boutons blancs sont neufs et viennent de chez Veritas.

Chemise Elsa La Maison Victor en broderie anglaise vintage par Laissons Lucie Faire
Chemise Elsa La Maison Victor en broderie anglaise vintage par Laissons Lucie Faire

Ce coton est tout fin, parfait pour la belle saison (j’ai cousu cette pièce cet été) et doit évidemment être réchauffé une fois le froid revenu. Comme le motif de cette jolie broderie anglaise comprend des petites touches de rouge, je me suis dit que ça pourrait être sympa d’associer ma chemise Elsa avec une veste rouge vintage acquise récemment.

Et on passe au deuxième sujet de ce billet, la fripe 🙂

Chemise Elsa La Maison Victor en broderie anglaise vintage et veste rouge 80's par Laissons Lucie Faire

Il y a quelques mois, j’ai gagné un concours via l’Instagram de Crushon, une plateforme rassemblant plusieurs friperies en ligne que je vous recommande chaudement si vous aimez le vintage. Le concours consistait à deviner la décennie de trois photos de mode. Je n’irai pas jusqu’à dire que je suis incollable en la matière, mais je reconnais que j’ai ma petite expertise 🙂 J’ai donné les bonnes réponses et j’ai été tirée au sort. Avec le chèque cadeau reçu, je me suis offert un gros pull en maille irlandaise oversize et cette veste pas franchement discrète mais pour laquelle j’ai eu un vrai coup de cœur.

Chemise Elsa La Maison Victor en broderie anglaise vintage et veste rouge 80's par Laissons Lucie Faire

Ce qui est génial avec les friperies, en ligne ou physiques, c’est qu’elles permettent de s’offrir des pièces incroyables pour presque rien. Cette veste est de la marque « Similaire », inconnue au bataillon mais peu importe. Elle m’a coûté 14 euros. Elle est made in France, ce qui aujourd’hui est rarissime, en tout cas à ce prix là. Le tissu est une laine mélangée rouge vif. Vu la couleur pétante et la coupe, cette veste doit dater des années 80, voire peut-être du tout début des années 90. J’adore les boutons dorés… et les épaulettes !

Aaaaaah les épaulettes ! Voilà un sujet qui divise, (en tout cas dans la sphère modesque parce que sinon, soyons honnêtes, tout le monde s’en fout…). Moi, les épaulettes, j’aime bien ça. En même temps j’adore ce retour aux années 80-90 donc forcément, ça me plait. Et puis j’aime ce qu’il y a derrière ces épaules carrées…

Petit voyage dans l’histoire de la mode du XXe siècle :

Les épaulettes ont été très à la mode dans la première moitié des années 1940. Sous l’Occupation, elles étaient un moyen pour les femmes de « durcir » leur silhouette et de gagner en prestance, une volonté bien légitime dans un contexte de guerre et de résistance face à l’occupant. Sans oublier que le textile fut le premier bien de consommation soumis au rationnement en 1941. En raison de la difficulté de se procurer du tissu, les femmes devaient faire preuve d’ingéniosité pour rester élégantes et dignes malgré les conditions de vie extrêmement difficiles de l’époque et les privations. C’est le style « restriction » : semelles compensées en liège ou en bois pour pallier le manque de cuir, robes coupées dans les doublures des rideaux, teinture appliquée sur les jambes et trait de peinture visant à simuler la couture des bas (introuvables à l’époque, la soie étant réquisitionnée pour les parachutes)… Il était aussi fréquent de retailler un costume d’homme pour en faire une veste de tailleur pour dame, d’où les épaules très marquées.

Avec l’arrivée du New Look de Christian Dior en 1947, la silhouette se féminise et se veut plus séduisante. Les épaules se font progressivement plus rondes et plus douces. Il faudra ensuite attendre les années 80 pour assister au grand retour des épaulettes. Années 40, années 80, même combat (sans mauvais jeu de mot). Le contexte des 80’s est évidemment bien différent des années d’Occupation. Ici, c’est le règne de la working girl. Les femmes travaillent, gagnent de l’argent et gagnent en indépendance. Elles sont de plus en plus nombreuses à occuper des postes à responsabilités dans des univers professionnels qui restent pourtant très masculins. Il faut alors faire preuve d’autorité, de compétence, de puissance et d’assurance. Il faut se masculiniser quoi (oui, l’analogie fait un peu mal). D’où ces silhouettes en V de nageuse soviétique, avec des épaules très larges et une taille fine.

Mon intention en portant cette veste n’est pas de me la jouer working girl (je vais éviter l’association épaulettes – jupe crayon – talons aiguilles), mais bien de porter une pièce bien coupée, bien finie, qui a duré dans le temps et qui durera encore longtemps.

Chemise Elsa La Maison Victor en broderie anglaise vintage et veste rouge 80's par Laissons Lucie Faire

J’espère que ces petites bribes d’histoire de la mode vous ont plu. Vous en pensez quoi vous des épaulettes ? On valide ou on brûle tout ? Et la mode vintage, ça vous plait ? Vous chinez parfois ? Dites-moi tout 🙂 (même que vous détestez ma veste 80’s, et ma chemise Elsa en broderie anglaise gnangnan d’ailleurs, je ne le prendrai pas mal).

Bisous

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13 réflexions sur “Chemise Elsa et veste vintage

  1. C’est une très jolie tenue. Je partage ton goût pour les friperies et, en ce qui me concerne, plus largement pour l’occasion. Ça affûte l’oeil et la qualité est parfois extraordinaire.

  2. D’accord avec toi pour la fripe! J’ai toujours pratiqué, surtout quand mes filles étaient petites, les robes a smocks faites main se trouvaient assez facilement, sur les marchés, dans les boutiques d’occase, etc…
    Sinon je trouve ce tissu de chemise un peu fadasse effectivement, et je n’aime pas les épaulettes parce que j’ai les épaules bien assez carrées comme ça! Mais j’adore le rouge, et cette couleur te va très bien.

  3. Bon la chemise c est pas mon truc du tout, mais que les petites fleurs soient vintages ou pas, j’aime rarement les fleurs! Par contre la veste, ouaw elle est top!

  4. La chemise est une très belle réalisation, même si le tissu n’est pas wouah. En revanche la veste rouge rehausse le tout. Je la trouve très belle. Il faut dire que j’aime la couleur d’une manière générale. J’ai moi aussi porté des épaulettes dans les années 80. Et plus récemment j’en ai ajouté dans deux vestes, mais en toute discrétion, juste pour donner une belle forme aux épaules. C’est plus classe.

  5. J’aime les fleurs et les rayures, alors ton chemisier ne peut que me plaire d’autant plus que la coupe est jolie. Et la veste donne du peps à cette tenue parfaite. Je ne porte pas de fripe, étant enfant je n’ai porté que des vêtements que l’on se repassait en famille et qui n’étaient pas toujours à mon goût ! J’aime bien les épaulettes fines sur un manteau ou une veste, cela structure le vêtement et j’adore les robes des annees 40.

    • J’ai récupéré les vêtements de ma sœur et même ceux de mon frère pendant toute mon enfance et bizarrement j’adorais ça! Du coup les fripes me rappellent de bons souvenirs. J’adore aussi les robes années 40, tellement élégantes!

  6. Merci pour le cours sur l’histoire de la mode c’est instructif, par contre je n’aime ni le rouge ni les épaulettes et encore mois le mot qui me fait penser au prénom Paulette (que je déteste rapport à une vieille bique que j’ai connu gosse)… La chemise ? pourquoi pas… La coupe est pas mal du tout, je suis toujours béate d’admiration face aux couturières qui cousent ce type de pièce qui pour le moment n’est clairement pas dans mes envies… (pas le temps et pas assez dormi pour me prendre la tête sur des coutures complexes ! MDR)

    • Hahaha Paulette 😂… moi j’en ai connu une qui était toute gentille du coup la référence ne me pose pas de problème. C’est vrai que la couture d’une chemise est un peu complexe mais à force ça devient presque automatique (je crois que j’en suis bien à 15 depuis que j’ai commencé à coudre). Peut-être à tenter quand tu auras un peu plus de temps et d’heures de sommeil 🙂

      • Oui c’est sur ma to do list mais pas encore eu le courage de m’y mettre (et le temps et les neurones en place héhéhé, quoi pour pour les derniers je ne sais pas si ils vont revenir)

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