Lorsque j’apprends qu’un musée bruxellois accueille une exposition réunissant mes 3 passions, à savoir l’histoire, la couture et la mode, je fait une petite danse de la joie. Vous ajoutez à cela une bonne dose de vintage, et je suis tout simplement au paradis !
Le musée du Costume et de la Dentelle de Bruxelles propose jusqu’en février 2015 une exposition sur la mode des années 30.
La mode de cette décennie, coincée entre les années folles et la Seconde Guerre mondiale, est relativement mal connue.
En 1929, le krach boursier met un terme à l’essor économique des années d’après guerre. En cette période de crise (tiens, tiens, un terme qui nous est bien familier…), l’extravagance des années 20 cède la place à un style beaucoup plus sobre. Luxe et glamour sont toujours au rendez-vous, mais ils se font moins ostentatoires. La discrétion est de mise !
Ce changement se marque notamment au niveau des couleurs. Le noir, qui avait été banni des garde-robes des années 20 (on ne voulait plus de cette couleur du deuil, tellement portée pendant la guerre), fait son grand retour. C’est Coco Chanel qui, la première, le réintroduit dans le vestiaire féminin et en fait un symbole de l’élégance. C’est la fameuse petite robe noire, aujourd’hui encore considérée comme la pièce chic par excellence.
Eh oui, c’est bien moi dans le fond 🙂
Malgré la crise, la garde-robe des femmes de la bonne société reste riche et complexe. Vêtements d’intérieur, du matin ou d’après-midi, robe de garden party, de gala, de cocktail… À chaque occasion sa tenue !
Les vêtements de sport se diversifient également : tenue d’amazone pour la pratique de l’équitation, costume blanc de tennis, vêtements de plage… La pratique du sport tend à se démocratiser, et les plaisirs de la baignade ne sont plus uniquement réservés à l’élite de la société depuis l’arrivée des congés payés en 1936.
L’intérêt croissant pour la pratique du sport va de pair avec le culte du corps, qui se veut élancé et athlétique. Les tissus coupés dans le biais épousent parfaitement les courbes du corps féminin, sculptées par une lingerie gainante. Les actrices hollywoodiennes à la plastique parfaite sont les nouveaux modèles auxquels on rêve de ressembler.
Durant les années 30, ce sont les maisons de couture parisiennes comme Chanel, Lanvin et Vionnet qui font la pluie et et le beau temps en matière d’élégance. Les maisons bruxelloises, dont la maison Norine, s’inspirent du style français.
Splendide robe de soirée Chanel à sequins.
Robe Madeleine Vionnet en mousseline et dentelle arachnéenne. Comme dirait l’autre, « I die » !
La mode enfantine n’est pas en reste ! Adorables petits manteaux, petits ensembles colorés, tenues de marin… Que de mignonneries !
J’ai adoré cette magnifique exposition dont les nombreuses pièces (vêtements, magazines, accessoires, affiches…) témoignent de l’esthétique des années 30, très marquée par l’art déco qui me parle tant. J’ai aussi été interpelée par les nombreux parallélismes qu’on peut établir entre ces années de crise, qui ont précédé un des conflits les plus meurtriers de notre histoire, et le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. La mode peut parfois sembler futile, mais elle est pourtant un témoin essentiel de son époque…
Vous m’excuserez pour la mauvaise qualité des photos. L’utilisation du flash était interdite. J’aurais franchement pu frauder, mais les textiles étant particulièrement fragiles à la lumière, j’ai sagement respecté les règles en vigueur !
Vous trouverez quelques photos bien plus jolies que les miennes sur le site de l’exposition. Le musée est situé à deux pas de la Grand-Place, donc si vous passez par Bruxelles, n’hésitez pas à y faire un petit tour, entre une dégustation de gaufre et une visite de courtoisie au petit chou.
Bonne semaine à tous et à bientôt !
laissons Lucie Faire 