Safran (ou autre…) Coudre du simili cuir

Suite à mon roman de la semaine dernière, je reviens avec quelques astuces pour coudre un safran (ou tout autre vêtement) en smili cuir.

Je ne vais pas faire un tuto en tant que tel, mais plutôt donner une série de petits conseils qui, je l’espère, pourront s’avérer utiles si vous décidez de vous lancer dans cette matière pour le moins difficile à travailler.

Je ne vais pas non plus revenir sur la marche à suivre du safran puisque celle-ci est très claire (merciiiiiiii Deer and Doe). Les astuces qui vont suivre sont transposables pour n’importe quel projet en simili.

Repasser

On oublie ! Le simili a tendance à fondre avec la chaleur du fer. Vous pouvez éventuellement faire un essai sur une chute, en mettant la chaleur la plus faible possible et en utilisant une pattemouille. J’ai essayé, ça a fondu quand même.

Tant pis petit fer, tu resteras au placard pour cette fois !

Couper

Généralement, j’épingle les différentes parties du patron sur le tissu avant de couper celui-ci sur les contours. Ça évite au papier de bouger pendant la coupe et c’est plus précis. D’autres tracent les contours du patron à la craie avant de couper.

Dans le cas du simili, il faut adapter sa méthode. Si vous tenez à épingler, vous pouvez le faire, mais uniquement dans les valeurs couture. Sinon vous aurez des trous dans la partie visible du vêtement. Si vous souhaitez tracer les contours, vous devrez travailler sur l’envers du tissu car il est impossible de tracer quoi que ce soit sur l’endroit (trop lisse… j’ai tout essayé : craie, savon… rien ne fonctionne).

Pour ma part, j’ai préféré ne pas épingler et j’ai donc utilisé des poids pour maintenir les pièces de papier bien en place. N’importe quoi d’un peu lourd peut faire l’affaire. J’ai utilisé des bougies chauffe-plat (merci Céline), ça sentait bon 🙂

Bâtir

Normalement, je bâti toujours avec des épingles placées perpendiculairement au bord du tissu et je pique à travers tout, en passant au-dessus des épingles. Ici, on oublie !

Pour les coutures « simples » d’assemblage, endroit sur endroit, on peut épingler mais uniquement dans la valeur couture et en disposant les épingles parallèlement au bord du tissu. Il faut alors retirer les épingles au fur et à mesure que l’on pique à la machine.

Pour des pièces à assembler par surpiqûre, comme par exemple les poches des fesses dans le cas du safran, j’ai procédé de la sorte :

  1. Préformer la poche en appuyant avec les doigts (on évite le fer à repasser pour les raisons expliquées ci-dessus) et maintenir au moyen de petites pinces en plastique.
  2. Positionner sur le pantalon et maintenir avec quelques morceaux de scotch.
  3. Épingler en parallèle, précisément sur la ligne de surpiqûre (les trous ne se verront pas puisque le fil passera dessus). J’ai aussi procédé de la sorte pour les ourlets et pour la ceinture.
  4. Piquer.
Safran Deer and Doe en simili cuir - Laissons Lucie Faire

Assemblage de la ceinture, avec les épingles piquées en parallèle, sur la ligne de couture.

Vous pouvez remplacer les pinces en plastique par des mini pinces à linge, ou par des trombones (mais risque de déchirure avec le bout pointu).

 

Si vous êtes motivé et patient et fou, vous pouvez tout bâtir avec du fil de bâti. Bon amusement, parce que piquer à la main dans du simili, c’est pas l’éclate.

Renforcer

Dans le cas du safran, il est recommandé d’entoiler la ceinture avec du thermocollant stretch. Etant donné que le simili fond à la chaleur, il faut éviter.

Mais il faut quand même renforcer ces pièces sous peine de se retrouver avec une ceinture toute molle, sans maintien, et une boutonnière qui se déchirera à la première occasion.

Pour ma part, j’ai découpé toutes les pièces de la ceinture une seconde fois dans une toile de coton. J’ai cousu au fil de bâti (oui là, je n’y ai pas échappé) chaque pièce de coton sous son double en simili (contre l’envers), puis j’ai assemblé ma ceinture normalement, avec la doublure en coton « prise en sandwich ». Ça a très bien fonctionné, ma ceinture a le maintien voulu.

Elle n’est pas non plus trop serrante puisque j’avais veillé à choisir une taille suffisamment grande, en fonction du tableau de mensurations situé à l’envers de la pochette.

Safran Deer and Doe en simili cuir - Laissons Lucie Faire

Ceinture en simili noir et doublure en coton brun (j’avais pas de noir)

Coudre

Commencez par utiliser une aiguille spéciale pour le cuir. Il s’agit d’une aiguille avec la pointe légèrement triangulaire, qui perce la peau sans la déchirer. Choisissez une longueur de point suffisante. Un point trop serré risquerait de déchirer le tissu.

Il va maintenant falloir piquer… Et c’est ici que les Romains s’empoignèrent et se matraquèrent la tronche à coup de javelot !

Quand on coud endroit sur endroit, ça va encore. Ça glisse relativement bien. Mais quand il s’agit de surpiquer sur l’endroit du tissu, c’est la misère. Le tissu ne glisse pas sous le pied presseur et n’avance pas bien, les points sont irréguliers, beaucoup trop rapprochés, et ça abîme le simili.

Si vous possédez un pied presseur téflon, utilisez-le ! Ça ira tout seul. Sinon, investissez, vous pourrez l’utiliser aussi pour les tissus enduits, la toile cirée. Ça ne sera pas perdu.

Si comme moi vous cousez avec une très vieille machine et qu’il n’est pas/plus possible de trouver un pied téflon adapté… Courage ! Trois plans B s’offrent à vous :

  1. Coller du scotch (type masking tape) sous le pied presseur pour le faire mieux glisser sur le tissu. J’ai essayé, ce n’était pas très convainquant (mais j’étais énervée, rien n’allait plus).
  2. Frotter du savon sous le pied presseur. Idem, je suis sceptique (idem… très, très énervée).
  3. Placer un morceau de papier sulfurisé ou de papier de soie entre le pied presseur et le simili. C’est encore la moins mauvaise meilleure solution.

Pour certaines surpiqûres, comme par exemple celle de la braguette, il est intéressant de tracer la ligne à surpiquer préalablement, pour être sûr de piquer bien droit.

Vu que la craie ne marque pas le simili, j’ai utilisé des morceaux de scotch (le masking tape est encore mieux) pour marquer l’emplacement. Ensuite, je n’avais plus qu’à coudre le long du bord du scotch, puis décoller celui-ci une fois l’opération réalisée.

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Pinces en plastique, épinglage et tape… la totale !

Sur la photo, on peut voir des épingles. Elles permettent de maintenir toutes les épaisseurs à assembler pour la braguette. Je les ai disposées en parallèle, précisément à l’emplacement de la surpiqûre afin que les petits trous soient cachés sous le fil.

Faire les finitions

Inutile de surfiler ou surjeter les valeurs couture. Le simili, de même que le cuir, ne s’effiloche pas.

Les valeurs couture peuvent par contre s’avérer « inconfortables » parce qu’elles sont épaisses et qu’elles risquent de ne pas bien tenir en place. Il est donc intéressant de les maintenir en les collant. Pour ce faire, j’ai utilisé la colle pour textile Gütermann, qui fonctionne très bien.

Attention, il faut toujours faire un essai sur une chute. La colle peut faire fondre certains simili.

Enfin, selon les emplacements, on peut surpiquer les valeurs couture. Il faut juste attendre que la colle soit sèche.

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Voilà, j’espère que ces quelques petits conseils pourront aider ceux qui décideront de se lancer dans la belle mais périlleuse aventure du simili ! Si vous avez d’autres trucs et astuces, n’hésitez pas à en faire part dans les commentaires pour en faire profiter tout le monde.

PS 1 : J’ai finalement trouvé le fameux pied presseur téflon pour ma vieille Bernie. Je crois que la vendeuse du premier magasin, qui m’avait dit qu’il n’y avait plus moyen d’en trouver, n’y connaissait rien. J’envoie un mail chez Stecker, j’ai une réponse le jour-même avec la référence exacte du pied. Je passe commande et je le reçois deux jours plus tard… Je ne mettrai plus les pieds dans le premier magasin (dont je ne citerai pas le nom, je suis quand même sympa). Je ne suis pas une cliente très exigeante, mais faut quand même pas me prendre pour une quiche. 

PS 2 : Je reviens très vite avec une nouvelle petite chemise fraîchement cousue. Quelques indices : plante herbacée, mauve, imprimé… Je n’en dirai pas plus. Si vous voulez un petit avant-goût, rendez-vous dans une semaine ou sur Instagram 😉

 

 

12 réflexions sur “Safran (ou autre…) Coudre du simili cuir

  1. merci beaucoup pour ces précieux conseils .
    La maison STECKER est en effet ..une référence absolue Leu magasin est une vraie caverne d’Ali-Baba

  2. C’est vraiment un projet périlleux qui demande de penser à une foultitude de choses mais ces astuces sont très précieuses à savoir. Merci ! Un jour peut-être je me lancerai dans l’aventure 😉

  3. J’avais un atelier de couture avec du personnel ,j’avais acheter des pieds en Téflon ( c’est une sorte de plastique ) pour les machines industrielles pas de problème .il est vrai qu’au bout d’un certain temps quand on coud énormément,il faut poncer le semelle pour qu’elle redevienne plate sinon ce n’est pas très coûteux ces pieds .
    Pour la machine ménagère à la vente il y a le pied recouvert dessous d’une semelle en Téflon
    J’espère avoué été clair !!!

  4. Bonjour, vous me redonnez espoir. J’ai une Bernina 807 Minimatic qui doit avoir le même âge que votre Record. Il et donc possible de trouver des pieds qui s’adaptent en passant par Stecker. Quelle était votre référence de pied Téflon? Avez-vous un pied pose biais qui s’adapte également?
    A vous lire,
    Cordialement

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