Trois semaines que je dois écrire ce post… aurais-je tendance à la procrastination ?
En effet, depuis fin juin, je suis diplômée en retouches. Il était plus que temps de partager ma fierté avec vous (modestie quand tu nous tiens…) et de faire un petit bilan sur ces deux années de formation.
A raison de 3 heures par semaine, j’ai appris à raccourcir tous les types d’ourlets (double rempli, à la main, à revers, roulotté,…), à raccourcir les bas de manche de chemises (simples, avec poignet et fente chevesse/indéchirable/capucin…), de vestes (doublées, avec ou sans fente), à reprendre un pantalon ou une jupe au niveau de la taille ou des côtés, à retourner un col de chemise, à remplacer un fond de poche, une braguette (et non, ce n’est pas parce qu’on est capable de poser une braguette qu’on est capable d’en remplacer une), un fermoir invisible… J’en oublie certainement.
Utile, très très utile… mais pas très rigolo ! En effet, pendant ces deux années, j’ai dû me faire un peu violence. Je ne parle bien sûr pas de ma prof ni de mes comparses de cours – qui d’ailleurs ne suivaient pas le cours de retouches mais le cours d’habillement, nettement plus amusant ; j’étais donc la seule folle à m’être lancée dans cette aventure la première année, et on était deux la deuxième année – que j’avais toujours autant de plaisir à retrouver. Mais franchement, les retouches… Enfin les RETOUCHES quoi !
Vous passez autant de temps à démonter le vêtement qu’à coudre (3 heures pour démonter un fond de poche… Et pourtant je ne suis pas particulièrement lente). Vous devez composer avec les techniques de confection plus qu’aléatoires de la grande distribution, le principe étant d’essayer de respecter la technique d’origine lors de la retouche, même si c’est de la merde (n’ayons pas peur des mots). Éventuellement vous adaptez si c’est vraiment de la trop grosse merde (après j’arrête, c’est promis).
Et pourtant j’ai tenu bon, en bonne masochiste que je suis, avec pas toujours le sourire.
Maintenant que j’ai bien noirci le tableau, il est quand même temps que je parle des avantages… Maso oui, mais pas complètement folle !
Parce que oui, les retouches, c’est aussi super (schizo maintenant, on aura tout vu) ! Ces cours m’ont permis de développer une logique complètement différente de celle apprise en habillement. Lorsque l’on confectionne un vêtement de A à Z, on prend le temps, on utilise les techniques les plus adaptées et les plus « propres » possible, on soigne son travail au maximum, on refait si ce n’est pas parfait (enfin en principe, mais moi je vous jure que je suis très maniaque)… et on se soucie peu de la rentabilité.
Avec les retouches, c’est l’exact inverse. Les mots d’ordre sont « rentabilité » et « rapidité ». On apprend à découdre le moins possible – malgré tout, ça peut prendre beaucoup de temps selon le type de retouche – et à remonter le plus rapidement possible. Et croyez-moi, ça change tout ! Cette nouvelle logique m’aide énormément en confection aussi. En effet, il est rare qu’un patron corresponde parfaitement à ma morphologie (à part ceux de La Maison Victor) et quelques retouches sont souvent nécessaires pour que le modèle tombe parfaitement.
Et puis les retouches collent parfaitement à ma conception de la couture. Pour moi, coudre, ce n’est pas seulement réaliser le dernier it modèle d’une créatrice indépendante avec le super tissu trop beau que tout le monde s’arrache (même si j’adore ça aussi et l’assume pleinement). Coudre, c’est aussi pouvoir faire du neuf avec de vieux, récupérer, modifier et adapter au mieux un vêtement pour qu’il aille parfaitement à la personne qui le porte.
Ça peut paraître bête et gnangnan, mais quand je vois un de mes proches ravi parce que j’ai légèrement repris son pantalon aux côtés et que ledit pantalon lui va nettement mieux, ça me fait vraiment plaisir. Et combien de chemises/jupes/vestes/pantalons… restent des années dans leur placard (parfois encore avec l’étiquette), en attente d’une petite retouche de rien du tout qui ne sera jamais faite ? Quel gâchis !
Donc finalement, même si j’ai parfois un peu « souffert », je suis vraiment très contente d’avoir suivi cette formation. Je n’en ferai pas mon métier, ça c’est clair ! Je me contenterai de faire quelques retouches pour moi et mes proches. J’en profite pour les remercier parce qu’aucun d’eux n’a tenté d’abuser et les demandes sont toujours raisonnables et respectueuses.
Petite cerise sur le gâteau : les Cousettes ayant ouvert leurs portes il y a deux ans, je suis la première diplômée de l’école ! 🙂
Et petite lampée de kirsch sur la cerise : en plus de mon magnifique diplôme que je vais m’empresser d’encadrer, j’ai reçu un super mètre ruban assorti à mon sac de couture…
Allez, tout compte fait, c’était quand même chouette le cours de retouches 🙂
Bonne fête nationale à mes compatriotes. Et à bientôt !
PS : Merci à Aurore pour la qualité de son enseignement et pour sa patience. Vivement que les cours d’habillement reprennent en septembre (enfin pour moi, ce sera plutôt fin octobre… il parait que mon mois de septembre va être quelque peu bouleversé).
Bravo ! Toutes mes félicitations ! Tu as du mérite, parce que les retouches c’est ce que toutes les couturières redoutent de faire… En ce qui me concerne j’ai horreur de ça et du coup j’ai tendance à bâcler les choses… certainement aussi parce que je n’ai pas suffisamment de connaissances en la matière… c’est un vrai métier !
C’est vrai que c’est un vrai métier qui nécessite de bonne connaissances de base. Ce n’est pas pour rien qu’il m’a fallut deux ans pour arriver au bout de la formation. Pas mécontente d’en avoir fini 🙂
Waow !!! Félicitations !! Vraiment c’est un super apprentissage que tu as eu là !! J’adore vraiment ton approche de la couture !! C’est vrai qu’on a parfois deux visages derrière nos machines … le dernier super-patron qui vient de sortir qui fait super envie, mais parfois reprendre un vieux t-shirt qu’on se traîne depuis des années pour en refaire un hit, c’est une super démarche aussi !!! Alors encore bravo pour ce beau parcours !!!
Merci! J’aime bien cette idée de « deux visages », c’est tout à fait ça 🙂
Je suis très fier de ma première diplômée et ravie que ce soit toi ! Un plaisir de t’enseigner même quand il faut découdre des heures 😉
Surtout quand il faut découdre des heures ! C’est ça le plaisir des retouches… non? 🙂
Félicitations pour ce diplôme bien mérité ! 2 ans de retouches, wouah ! Moi aussi j’ai fait une formation retouches, mais de seulement 6 mois… Et je me retrouve parfaitement dans ce que tu dis, découdre un jean ne me fais plus peur, tailler dans le lard d’un vêtement « bien » fait (avec beaucoup de guillemets, effectivement) non plus ! Et j’espère pouvoir rempiler pour 6 autres mois complémentaires l’année prochaine… En tout cas j’ai appris beaucoup de choses moi aussi et je ne regrette pas du tout.
C’est clair que c’est un super apprentissage qui sert énormément. Si tu as l’occasion de remettre le couvert pour 6 mois, fonce ! 🙂
Refélicitations m’zelle Lucie. Bravo pour ton parcours et ravie de te rencontrer en vrai 😉
Merci! Le plaisir fut partagé 🙂
Assiduité méritée d’autant plus que je comprends que les retouches ne soient pas ce qu’il y a de plus fun mais certainement cette formation doit faire mieux comprendre les différents montages.
Félicitations et admiration pour ma part.
Oui effectivement défaire et refaire ce n’est pas palpitant, mais tu as acquis pleins de techniques très utiles c’est certain. Bonne continuation.
Quel courage! Félicitation à toi!! 🙂